Cour de cassation, civile, Chambre civile 1, 24 septembre 2008, 07-20.248, Publié au bulletin

Texte intégral

RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :


Sur le moyen unique pris en ses deux premières branches :

Vu l'article 2 b) du Règlement (CE) n°1347/2000 du 29 mai 2000 (Bruxelles II) entré en vigueur le 1er mars 2001, applicable en l'espèce ;

Attendu qu'aux termes de ce texte, sont compétentes pour statuer sur les questions relatives au divorce, à la séparation de corps et à l'annulation du mariage, les juridictions de l'Etat membre de la nationalité des deux époux ;

Attendu que Mme X..., de nationalité française a déposé une requête en divorce en France en septembre 2002, à l'encontre de son mari, M. Y..., également de nationalité française mais résidant au Portugal ;

Attendu que pour dire les juridictions françaises incompétentes
en application de l'article 3 du Règlement (CE) n°2201/2003 du 27 novembre 2003 (Bruxelles II bis), l'arrêt attaqué retient que le critère de la résidence prime sur celui de la nationalité, et que ce premier critère en faveur de la compétence des juridictions portugaises est seul applicable ;

Qu'en statuant ainsi alors que l'article 2 b) du Règlement Bruxelles II permet à l'époux demandeur d'opter pour le tribunal de l'Etat membre de la nationalité commune, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu par la cour d'appel de Colmar du 24 octobre 2006, entre les parties, par la cour d'appel de Colmar ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Colmar, autrement composée ;

Condamne M. Y... aux dépens ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du vingt-quatre septembre deux mille huit.

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