La ministre de la transition écologique et le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports,
Vu le code de l'environnement, notamment ses articles L. 121-1 à L. 121-15, L. 121-22 et L. 121-23 et R. 121-1 à R. 121-16 ;
Vu le schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, approuvé par arrêté préfectoral du 15 octobre 2019 ;
Vu la décision de la Commission nationale du débat public n° 2019/87/Liaison Fos - Salon/1 du 7 mai 2019 décidant de l'organisation d'un débat public sur le projet de liaison routière Fos-Salon confiée à une Commission particulière ;
Vu le bilan dressé par la présidente de la Commission nationale du débat public ainsi que le compte rendu établi par le président de la Commission particulière du débat public, publiés le 31 mars 2021 ;
Considérant :
- que le projet de liaison routière reliant les bassins Ouest du Grand port maritime de Marseille (GPMM) à Fos-sur-Mer et l'autoroute A54 au niveau de Salon-de-Provence (dit liaison Fos-Salon) a fait l'objet d'un débat public du 1er septembre 2020 au 31 janvier 2021 ;
- que le projet de liaison Fos-Salon contribue à :
- améliorer la liaison entre les pôles urbains et économiques de Fos-sur-Mer, Istres, Miramas, Grans et Salon-de-Provence ;
- développer l'intermodalité en proposant notamment des points de connexions avec les différents transports en commun et les modes actifs ;
- accroître la compétitivité du GPMM et accompagner le développement de la zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos-sur-Mer en améliorant leurs dessertes et leurs connexions ;
- fluidifier et améliorer la sécurité de la circulation entre Fos-sur-Mer et Salon-de-Provence ;
- réduire les nuisances et pollutions subies par les populations et les impacts sur le cadre de vie et l'environnement ;
- que le débat a permis une large expression et participation du public ;
- que le débat a permis de réaffirmer que la ZIP de Fos-sur-Mer constitue un atout économique de premier plan pour l'aire métropolitaine marseillaise ainsi qu'un pôle stratégique de développement pour la France et l'Europe, et que ces activités en développement génèrent des flux de marchandises en augmentation, et ainsi de forts niveaux de trafic, notamment de poids lourds ;
- que le débat a fait apparaître un large consensus sur le diagnostic du réseau de transport, et notamment routier, desservant le GPMM et la ZIP de Fos-sur-Mer, de caractéristiques inadaptées et de capacité insuffisante par rapport aux trafics actuels et leurs développements attendus, et à l'origine d'insécurité routière, de conflits d'usage et de nuisances environnementales dont l'impact est renforcé par la proximité de zones urbanisées ;
- que le débat a mis en évidence la nécessité que le projet soit cohérent avec l'ensemble des politiques publiques et notamment avec le développement du report modal du transport de marchandises, en particulier via le mode ferroviaire ;
- que le débat a mis en avant la nécessité de préserver les ressources naturelles, la biodiversité remarquable et l'activité agricole du territoire, et de limiter l'artificialisation des sols et les émissions de gaz à effet de serre ;
- que le débat a mis en évidence la nécessité d'améliorer la qualité de vie, la santé et de la sécurité des populations, notamment au droit de Fos-sur-Mer pour les riverains de la RN568 et de la RN569 ;
- que le débat a insisté sur la nécessité de poursuivre la démarche de concertation et d'information du public tout au long de la conception du projet ;
- que la mise à péage de la totalité de la liaison, correspondant majoritairement en l'aménagement sur place d'une route existante, a rencontré de fortes oppositions lors du débat notamment afin de ne pas pénaliser les trafics locaux, en particulier pour des trajets domicile - travail, et compte tenu des risques de report de trafic sur le réseau secondaire ;
- que le projet se compose de plusieurs sections répondant à deux grandes fonctionnalités : d'une part, le réaménagement de la RN569 entre la ZIP de Fos-sur-Mer et l'A54, et, d'autre part, l'amélioration des conditions de contournement de Fos-sur-Mer, assuré actuellement par la RN568 et les voies portuaires ;
- que le débat a fait ressortir que le parti de réaménagement de la RN569 sous forme de route express selon un profil en travers à 2×2 voies en section courante, avec échangeurs dénivelés, constitue le parti d'aménagement présentant la meilleure réponse possible conciliant les besoins de trafic, la préservation de l'environnement et la maîtrise des délais de réalisation ;
- que pour la partie nord du réaménagement de la RN569, entre l'A54 et le carrefour avec la RD69 (carrefour de Toupiguières), à ce stade des études, la variante A présentée au débat est celle qui génère le moins d'impact sur le plan agricole, de la ressource en eau et de l'environnement, et qui présente le coût le plus faible, par rapport aux variantes B et C ; que sa réalisation par adossement à la concession des Autoroutes du sud de la France, n'a pas suscité d'opposition ;
- que la possibilité d'un adossement au réseau concédé à la société ASF de la section nord du réaménagement de la RN569 entre l'A54 et le carrefour de Toupiguières est prévue, sous réserve des conclusions du débat, dans le cadre du plan de résorption des points noirs autoroutiers en région Provence-Alpes-Côte d'Azur ;
- que le débat n'a pas soulevé d'opposition au principe d'un aménagement sur place de la section centrale de la RN569 depuis le giratoire de Toupiguières jusqu'au carrefour de Rassuen avec la route de Fos au sud d'Istres ;
- que pour la partie sud du réaménagement de la RN569, entre le sud d'Istres (carrefour de Rassuen) et la RN568, la variante 1 présentée au débat présente l'inconvénient d'être incluse dans le périmètre d'extension de la réserve naturelle de la Crau en étude tandis qu'à ce stade des études, la variante 2, qui s'éloigne davantage des zones urbanisées de Fos-sur-Mer par rapport à la variante 3, semble mieux répondre aux objectifs du projet ;
- que le débat n'a pas permis d'aboutir à une solution consensuelle concernant le choix du parti d'aménagement au niveau du contournement de Fos-sur-Mer, et que la commune de Fos-sur-Mer a expressément demandé la réalisation de la solution en tracé neuf dite de « barreau des étangs », en cohérence avec son projet d'aménagement urbain ;
- que le débat a suscité des interrogations sur la priorisation de certaines sections du projet et sur le phasage de sa réalisation ;
- que la présidente de la Commission nationale du débat public et le président de la commission particulière de débat public recommandent respectivement dans le bilan et le compte rendu du débat public, de :
- prendre une décision claire et ferme quant à la poursuite du projet et son périmètre, en tenant compte des délais de réalisation et de la possibilité de phaser dans le temps son aménagement, en recherchant des modalités de financement efficaces, et en limitant le choix des variantes d'aménagement tout en respectant les équilibres du territoire ;
- réaffirmer la cohérence entre le projet et les politiques publiques, en inscrivant le projet dans une démarche multimodale d'amélioration des conditions de mobilité sur le territoire de l'ouest de l'étang de Berre, et en considérant l'importance des enjeux de préservation de la santé des habitants, et de protection de l'environnement et des ressources du territoire ;
- compléter l'information du public dans le cadre de la poursuite des études du projet sur les principaux enjeux, notamment environnementaux, associés au projet et au territoire dans lequel il s'insère ;
- poursuivre la concertation au travers d'un dispositif de concertation continue, associant le public le plus large possible et l'ensemble des parties prenantes, sur l'avancée du projet.
- que le débat a permis de confirmer les enjeux et l'opportunité du projet, largement partagés entre les participants ;
- que le débat a fait ressortir le besoin d'une réalisation urgente de l'aménagement et la recherche de solutions de financement adaptées et contribuant à accélérer sa réalisation,
Décident :
Fait le 29 juin 2021.
Le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports,
Jean-Baptiste Djebbari
La ministre de la transition écologique,
Barbara Pompili